Des livres à dévorer.
Coup de cœur des Vendredis de Paragraphe
Le premier homme / Albert Camus
Le 4 janvier 1960, Camus décède dans un accident de voiture. Dans sa sacoche se trouvait le manuscrit d’un livre non encore publié : Le premier homme.
Dans ce roman, qui est en fait un récit autobiographique, Camus évoque, avec tendresse, des épisodes et les personnes qui ont marqué son enfance et sa jeunesse.
Coup de cœur de Geneviève Metge
Les pionniers / Ernest Haycox
Un livre de vacances à emporter dans ses bagages. L’épopée au milieu du XIXe siècle de ceux qui sont partis de l’est des USA pour prendre possession de nouvelles terres dans l’Oregon. Avec eux, vous franchirez les Grandes Plaines, les Rocheuses, le fleuve Columbia… Vous vous établirez sur les terres allouées par le gouvernement. Vous partagerez leurs espoirs, leurs difficultés, leurs histoires d’amour, leurs conflits… Tout ce qui est constitutif de la nature humaine. Une fois embarqué dans leur aventure, vous ne pourrez plus les quitter.
Babel
Les Pionniers | Actes Sud (actes-sud.fr)
Coup de cœur de Geneviève Metge
Ethan Frome / Edith Wharton
J’ai lu de nombreux ouvrages intéressants voire passionnants mais peu comme celui de Edith Warthon m’ont frappée par leur beauté. Beauté d’un amour empêché, beauté de la description d’un hiver sauvage dans les montagnes du Massachusetts, beauté de l’écriture. A la fin du XIXe siècle, un jeune homme pauvre a hérité de ses parents d’une ferme et d’une scierie qui ne lui rapportent rien, il a épousé une cousine plus âgée hypocondriaque. Pour la première fois, il tombe éperdument amoureux d’une jeune orpheline qu’ils ont recueillie, chargée apporter de l’aide à la malade. En quelques jours se noue une tragédie qui prend le lecteur…
POL (Format Poche)
Coup de cœur de Geneviève Metge
et Marie-Françoise Jallade
Quand tu écouteras cette chanson
Lola Lafon
Les éditions du Seuil ont invité un certain nombre d’écrivains à passer une nuit seuls dans un musée, puis à écrire au plus près de cette expérience destinée à faire l’objet d’un livre.
Lola Lafon n’a pas choisi un musée mais l’Annexe, les lieux où Anne Frank et les siens ont vécu cachés, de 1942 à 1944 jusqu’à leur arrestation.
L’auteure ne parvient pas, tout d’abord, à entrer dans la chambre d’Anne. Elle se livre à une sorte de méditation d’une force et d’une délicatesse extrêmes, méditation qui fait ressurgir la personnalité de la jeune fille, son quotidien, son rapport d’une extraordinaire précocité à l’écriture.
Anne est, avant tout, un écrivain. Son Journal, qu’elle a remanié et souhaitait publier, a été récemment édité dans sa version intégrale.
Ce n’est qu’au matin, après avoir renoué avec son histoire personnelle, la judéité de ses grands-parents, ses souvenirs d’enfant en Roumanie et ses propres disparus que Lola Lafon parviendra à entrer dans la chambre d’Anne.
Coup de cœur de Geneviève Metge
La fiancée des corbeaux / René Frégni
René Frégni vient de publier « Minuit dans la ville des songes » qui relate son enfance à Marseille. Ce sera mon livre découverte cet été.
Il y a quelques années, j’ai été conquise par son livre « La fiancée des corbeaux » : Un journal tenu d’octobre à juin. Sa fille qu’il a élevée seul vient de partir faire des études supérieures à Montpellier. A Manosque où il habite, il fait l’expérience de la vie sans elle. Il parcourt les chemins, se rend chez sa compagne, une jeune et belle institutrice d’un petit village provençal. Ils partagent les gestes du quotidien, il lui apporte son aide pour s’occuper de son vieux père qui n’a plus toute sa tête…
Les saisons, les balades, les rencontres. Celles avec un gangster sorti de prison, un peintre, les deux jeunes femmes et l’homme qui habitent la même maison que lui.
Une vie au jour le jour dont il sait rendre le charme.
Folio (7€)
Coup de cœur de Florentine Rey
Ceux du noir / Marielle Hubert
C’est en retournant par hasard sur les lieux d’une vieille anecdote enfantine que Marielle Hubert a pu écrire sur la nostalgie de l’enfance, qu’elle fait remonter dans ce roman choral aux âges sombres et lumineux des cavernes.
« À huit ans, un garçon de mon âge m’avait fait la mauvaise blague de me perdre au fond d’une grotte du Quercy emportant avec lui la lampe de poche, seule gage de survie dans le ventre de la Terre. La nuit de l’existence qui tombe sur chacun des êtres un jour ou l’autre s’était abattue sur moi ce jour-là, à proximité des peintures et gravures des Premiers Hommes, ceux qui n’écrivaient pas encore. Pour survivre à ces quelques minutes de noir absolu, je m’étais sans le savoir, rangée de leur côté, avec un langage qui ne savait rien dire en phrases et en mots mais en images sombres. »
Avec Ceux du noir, la parole est donnée à deux enfants, qui font connaissance lors d’une visite familiale d’une grotte préhistorique. Ils sont tous les deux rongés par l’impatience de vivre, désespérés par l’impuissance et l’immobilité que l’enfance leur impose. En attendant l’âge adulte qui leur permettra d’aller enfin à l’assaut du monde, ils n’ont que le langage pour secours. Alors ils parlent, ils racontent. Les désirs, les fantasmes, la peur et l’excitation de la vie. »
Un roman plein de fantaisie, le langage comme seul secours, désirs, fantasmes, peurs, excitation, une écriture très vivante,
je recommande !
Coup de cœur d’Anne-Marie Mathey
S’adapter / Clara Dupont-Monod
Non, ce n’est pas un livre de sociologie ou de développement personnel, comme son titre pourrait le laisser penser. C’est un vrai roman, avec de vrais personnages de roman, même s’il s’agit d’une histoire vraie. Le cadre narratif est celui d’un conte ; ce sont les pierres de la cour « à hauteur d’enfant » qui racontent l’histoire de cette famille cévenole : la naissance du troisième enfant, lourdement handicapé, l’aîné qui s’investit totalement auprès de lui, la cadette qui, avec rage, garde ses distances et le petit dernier, né après la mort de l’ «enfant», l’avenir devant lui. L’auteure nous fait ainsi partager ce que chaque personnage vit, ce qu’il ressent de façon très intime, ce qui le rapproche et ce qui l’éloigne des autres… Et ce qui fait que nous, lecteurs, ne les oublions pas.
Coup de cœur de François Duvernois
Âme brisée / Akira Mizubayashi
Tokyo, 1938, en pleine guerre entre le Japon et la Chine, deux violonistes, un altiste et un violoncelliste amateurs se réunissent régulièrement pour répéter le Quatuor n° 13 “Rosamunde” de Schubert. Yu, le premier violon est japonais, les trois autres sont chinois. Un jour, des soldats font irruption et les soupçonnent de comploter contre le pays. Rei, caché dans une armoire, assiste à l’arrestation de son père.
Plus de soixante ans plus tard, Hélène, archetière, apprend à son mari, Jacques Maillard, luthier, que Midori Yamazaki, une violoniste de vingt-trois ans, a remporté le premier prix du Concours International de Violon, Ludwig van Beethoven à Berlin.
Qu’est-ce qui relie ces trois personnages aux cinq de Tokyo en 1938 ?
Tout est placé sous le signe de la musique. Les quatre parties du roman portent le nom des quatre mouvements du quatuor de Schubert. Ce quatuor revient souvent sous la plume de l’auteur ainsi que la “Gavotte en rondeau” de la Partita n° 3 de Bach et le concerto “A la mémoire d’un ange” d’Alban Berg.
De très beaux passages d’écriture poétique.